Démocratie au Myanmar

Alors que la Birmanie ouvre ses frontières aux voyageurs étrangers, nous sommes en droit de nous demander quels sont les événements qui ont amené le pouvoir en place à revoir ses positions géopolitiques.

Rappel des faits : l'élection d'Aung San Suu Kyi

Depuis le début des années 60, la Birmanie, appelée depuis « république de l’union du Myanmar », est dirigée d’une main de fer par une junte militaire réputée pour être une des plus dure au monde en matière de répression du peuple. En 1988, un coup d’état permet au pouvoir de changer de main mais reste dans celles des militaires. L’espoir renait dans le pays lorsqu’ils annoncent l’organisation d’élections libres en 1990. Aung San Suu Kyi, Une candidate, fait alors campagne pour une Birmanie libre et démocratique et obtient 80% des suffrages. Mais la junte revient sur ses promesses et annule l’élection, Aung San Suu Kyi est arrêtée et assignée à résidence.

Face à ce régime anti-démocratique et cruel, les états membres de l’Union Européenne  ainsi que les Etats-Unis décident alors d’imposer un embargo total sur le pays à partir de  1990. Cette action fut, selon de nombreux observateurs, bien trop tardive.

L’aube d’une démocratie au Myanmar ?

20 ans plus tard, en 2010, Aung San Suu Kyi est finalement libérée et le peuple se remet à  croire en une démocratie Birmane. Au pouvoir, des militaires réformistes décident que  l’embargo imposé par les pays riches doit cesser, ils organisent alors des élections  partielles en 2012 (seulement 45 sièges de députés sur 440 seront soumis à l’élection) afin de montrer leur bonne foi au reste du monde.

Le 1^er avril 2012, le  parti d’Aung San Suu Kyi, la "Ligue Nationale Démocratique", remporte 82% des voix et 44 sièges sur les 45 en jeu. Les militaires respectent alors ces résultats et Aung San Suu Kyi  accède enfin à un poste de députée, 22 ans après sa première élection.

Le 23 avril 2012, afin d’encourager les efforts consentis par la junte militaire vers la démocratie et la liberté, l’Europe ainsi que les Etats-Unis lèvent les sanctions économiques sur la Birmanie(exception faite des ventes d’armes) et autorisent même les investissements étrangers dans ce pays qui est resté coupé du monde depuis les années 60.

Le tourisme au Myanmar ?

Aujourd’hui, le Myanmar, ex-Birmanie, accueil régulièrement les touristes du  monde entier dans ses “10.000 pagodes”, ses villes antiques, ses lacs, ses paysages énigmatiques et majestueux à la fois. Le gouvernement à besoin de ces devises étrangères pour développer le pays et compte bien tirer parti de ses qualités naturelles et historiques. Mais n’oublions pas qu’en temps que visiteur extérieur, il est de notre responsabilité de promouvoir un tourisme solidaire, d’aider au développement de structures locales en récompensant les initiatives des habitants plutôt que les investissements du gouvernement. Alors si vous partez au Myanmar, gardez à l’esprit le rôle que vous pouvez avoir sur ce territoire encore authentique et épargné par l’industrie du tourisme.

K.G.